-
Par celano le 10 Septembre 2007 à 22:59
CHAPITRE 25<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>
<o:p> </o:p>
COMMENT SAINT FRANÇOIS GUÉRIT MIRACULEUSEMENT UN LÉPREUX DÂME ET DE CORPS, ET CE QUE LUI DIT LÂME EN ALLANT AU CIEL.
<o:p> </o:p>
Le vrai disciple du Christ Messire saint François, pendant quil vivait dans cette misérable vie, sappliquait de tous ses efforts à suivre le Christ, maître parfait ; doù il advenait souvent, par opération divine, que Dieu guérissait à la même heure lâme de celui dont il guérissait le corps ainsi quon le lit du Christ.<o:p></o:p>
Et parce que non seulement il servait volontiers les lépreux, mais quil avait en outre ordonné aux frères de son Ordre, cheminant ou demeurant par le monde, de servir les lépreux pour lamour du Christ, qui voulut pour nous passer pour un lépreux, il advint une fois que, dans un couvent près de celui où demeurait alors saint François, les frères servaient les lépreux et les malades dun hôpital ; or, il y avait là un lépreux si impatient, si insupportable et si arrogant que chacun était persuadé, ce qui était dailleurs la vérité, quil était possédé du démon, car il outrageait si honteusement de paroles et de coups quiconque le servait, et, ce qui est pire, il blasphémait si ignominieusement le Christ béni et sa très sainte Mère la Vierge Marie quon ne trouvait en aucune façon quelquun qui pût ou voulût le servir. Et bien que les frères sefforçassent de supporter patiemment, pour accroître le mérite de la patience, les injures et les vilenies personnelles, néanmoins ils décidèrent dabandonner complètement ledit lépreux, parce que leur conscience ne pouvait pas supporter les injures adressées au Christ et à sa Mère ; mais ils ne voulurent pas le faire avant den avoir avisé, avec toutes précisions, saint François, qui demeurait alors dans un couvent voisin.
Dès quils leurent prévenu, saint François se rend auprès de ce lépreux pervers, et sapprochant de lui, il le salue en disant : « Dieu te donne la paix , mon frère bien-aimé. » Le lépreux répond en grondant : « Et quelle paix puis-je avoir de Dieu, qui ma enlevé la paix et tout bien, et qui ma rendu tout pourri et fétide ? » Et saint François dit : « Mon fils, prends patience, car les infirmités du corps nous sont données par Dieu en ce monde pour le salut de notre âme, car elles sont dun grand mérite quand elles sont supportées patiemment. » Le malade répond : « Et comment puis-je supporter patiemment les souffrances continuelles qui maffligent jour et nuit ? Et non seulement je suis affligé de mon mal, mais pire me font encore souffrir les frères que tu mas donnés pour me servir et qui ne me servent pas comme ils le doivent. » Alors saint François, connaissant par révélation que ce lépreux était possédé de lesprit malin, sen alla, se mit en oraison et pria dévotement Dieu pour lui.
La prière finie, il retourne à lui et lui parle ainsi : « Mon fils, je veux te servir moi-même, puisque tu nes pas content des autres. » - « Je veux bien », dit le malade, « mais que pourras-tu me faire de plus que les autres ? » Saint François répond : « Ce que tu voudras, je le ferai. » Le lépreux dit : « Je veux que tu me laves tout entier, car je pue si fortement que je ne peux pas me souffrir moi-même. » Alors saint François fit immédiatement chauffer de leau avec beaucoup dherbes odoriférantes, puis il le déshabille et commence à le laver de ses mains pendant quun autre frère versait leau. Et, par un divin miracle, là où saint François touchait de ses saintes mains la lèpre sen allait et la chair redevenait parfaitement saine. Et comme la chair commençait à guérir, lâme commençait de même à guérir ; aussi le lépreux, voyant quil commençait à guérir, commença à avoir grande componction et repentir de ses péchés et à pleurer très amèrement, en sorte que tandis que le corps se purifiait entièrement de la lèpre par les ablutions, lâme se purifiait intérieurement du péché par la contrition et des larmes.
Et complètement guéri de corps et dâme, il fit humblement sa coulpe et à haute voix dit en pleurant : « Malheur à moi, qui suis digne de lenfer pour les vilenies et injures que jai faites et dites aux frères, et pour mon impatience et mes blasphèmes contre Dieu. » Et ainsi pendant quinze jours il persévéra à pleurer amèrement ses péchés et à demander miséricorde à Dieu, se confessant parfaitement au prêtre. Et saint François voyant un miracle si manifeste, que Dieu avait opéré par ses mains, rendit grâce à Dieu et quittant ce lieu se rendit dans un pays très éloigné ; car il voulait par humilité fuir toute gloire du monde, et dans toutes ses oeuvres il cherchait seulement lhonneur et la gloire de Dieu et non pas la sienne.
Puis, comme il plut à Dieu, ledit lépreux guéri de corps et dâme, après les quinze jours de sa pénitence, fut atteint dune autre maladie ; et armé des sacrements de lEglise il mourut saintement. Et son âme, en montant au paradis, apparut dans les airs à saint François qui se trouvait en prière dans un bois et lui dit : « Me reconnais-tu ? » - « Qui es-tu ? » dit saint François. Il répondit : « Je suis le lépreux que le Christ a guéri par tes mérites, et je vais aujourdhui à la vie éternelle ; de quoi je rends grâce à Dieu et à toi. Bénis soient ton âme et ton corps, bénies tes paroles et tes oeuvres, car par toi beaucoup dâmes se sauveront dans le monde. Et sache quil nest pas de jour au monde où les saints anges et les autres Saints ne rendent grâce à Dieu des saints fruits que toi et ton Ordre vous faites dans les diverses parties du monde. Prends donc courage, rends grâce à Dieu et demeure avec sa bénédiction. » Ces paroles dites, il sen alla au ciel, et saint François resta très consolé.
A la louange du Christ. Amen.
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique