• Tau

    Le T, n’est-il pas la première représentation de la Croix ? « La dernière lettre de l’alphabet hébreu, écrit Saint Jérôme au 4e siècle, a la forme de ce signe de croix que les Chrétiens tracent sur leur front. »

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    Pour comprendre l’importance de ce symbole dans la vie de François, il faut revenir à Rome, huit ans plus tôt. Face à la crise que traverse l’Église, le pape Innocent III a voulu, un an avant sa mort, convoquer un Concile oecuménique. Le 11 novembre 1215, 2000 Pères conciliaires, parmi lesquels plus de 400 évêques, se réunissent au Latran. Dans son discours inaugural, le pape invite, ce jour-là, toute la Chrétienté à une triple Pâque (ou passage) : une Pâque corporelle, (le départ pour la Croisade), une Pâque spirituelle (la conversion de l’Eglise), une Pâque éternelle (pour obtenir la gloire du ciel). Le pape rappelle alors la parole d’Ezéchiel : « Passe à travers la ville et marque du Tau le front de tous ceux qui gémissent et déplorent toutes les abominations que l’on commet en son sein » (Ez 9, 3).  Aujourd’hui, comme au temps d’Ezéchiel, constate le pape « la foi périt, la religion est défigurée, la  liberté détruite, la justice foulée aux pieds…» Un renouveau en profondeur s’impose. Alors, il invite tous les Chrétiens, et en premier lieu ceux qui vivent « dans le Sanctuaire », à vivre ce passage. Ceux qui s’y engageront seront marqués du Tau. Citant saint Paul, le pape poursuit : « Le Tau est le signe que porte sur son front, quiconque assume la vertu de la Croix dans sa vie. Celui-là peut dire avec l’Apôtre : Que la croix de Notre Seigneur reste mon seul orgueil. Par elle, le monde a été à jamais crucifié pour moi et moi pour le monde. Soyez donc les champions du Tau et de la Croix. » François entend ces paroles ; il vibre à l’appel d’Innocent III.

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    De retour du Concile, il s’applique avec ses frères à vivre à la lettre les grandes orientations conciliaires, y compris l’appel à la Croisade qu’il réalise à sa manière en rencontrant le Sultan. Dès lors, il signera ses lettres avec le Tau. Nous en avons un témoignage émouvant dans la bénédiction au frère Léon, conservé au Sacro Convento à Assise. Celano écrit dans le traité des miracles : « Le Tau avait sur tous les autres signes, sa préférence : c’était la seule signature qu’il utilisait en finale de ses lettres, et il en peignait l’image sur les murs de toutes les cellules.»

     

    frèrer Marcel Daval, ofm


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